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Projets d'investissement et innovation : de quoi parle t-on ?

Anticiper l'impact d'un investissement sur les conditions de travail : une démarche gagnante

Garantir la fiabilité de l'investissement

Lorsqu'on investit dans une ligne de production, un progiciel ou de nouveaux bureaux, on doit être sûr de ses choix. La rentabilité et développement de l'entreprise sont en jeu.

Or, prendre en compte le point de vue des salariés et l'impact de l'investissement sur leur travail est la garantie de ne pas passer à côté d'éléments essentiels. De maintenir productivité et performance.

Car :

  • les salariés sont les plus à même de juger des spécificités techniques indispensables pour bien fonctionner avec une nouvelle machine ou des nouveaux locaux, en tant que futurs utilisateurs de l'investissement.
  • détecter les "trucs et astuces" utilisés au quotidien par les salariés permet de pouvoir continuer à les utiliser avec le nouveau matériel ou dans les nouveaux locaux, on conserve "ce qui marche"
  • anticiper les changements engendrés par un investissement permet de prévoir les formations nécessaires, pour que les salariés soient opérationnels au plus tôt.

Résultat : associer les salariés au choix d'une nouvelle machine ou au réaménagement des locaux de travail, c'est être sûr que l'investissement corresponde bien à l'activité de l'entreprise dans toutes ses dimensions. La meilleure manière de ne pas se tromper.

Gagner du temps

Pas de temps à perdre lorsqu'on décide d'investir, il faut être efficace. Alors se pencher sur les conditions de travail en plus de tout le reste… n'est-ce pas prendre le risque de retarder le projet ?

La réponse est non. C'est plutôt une bonne façon d'aller droit au but.

Car :

  • en prenant le temps d'envisager tous les aspects du projet au départ, vous évitez d'en perdre après-coup pour effectuer des réajustements
  • l'implication des salariés dans le choix de l'investissement leur permet de se l'approprier plus rapidement, c'est un gain de temps lors de sa mise en place
  • en associant les salariés et l'encadrement au choix de l'investissement, on évite de refaire ce qui a déjà été fait ou de se poser des questions qu'un autre service de l'entreprise a peut-être déjà résolues
  • au lieu de multiplier les projets dans l'entreprise (d'un côté la réduction de la pénibilité et de l'autre la réflexion autour d'un investissement), on gère l'ensemble des problématiques en même temps. Moins de réunions, pour plus d'impact.

Résultat : de véritables économies réalisées, avec un choix d'investissement adéquat et des temps optimisés.

Agir sur le climat social

Faire adhérer les collaborateurs aux projets de l'entreprise est un enjeu fort de management.

L'information et l'implication des salariés dans les projets d'investissement sont des moyens de développer cette adhésion.

Car :

  • interroger les salariés lors du choix de nouveaux équipements ou pour l'organisation des espaces de travail, prendre en compte leur point de vue et réajuster le projet en fonction de leurs points de vigilance est une reconnaissance de leur expertise
  • le suivi du projet du début à la fin par les salariés ou les représentants du personnel permet à chacun de se l'approprier et ne pas avoir le sentiment de "subir" l'investissement
  • informer l'ensemble des salariés de l'entreprise permet d'éviter certaines craintes associées à l'investissement, de lever les a priori.

Résultat : un projet socialement porté, où chacun s'y retrouve et devient acteur.

Prévenir les risques professionnels et la pénibilité

La réduction de la pénibilité, la prévention des maladies professionnelles et des risques psychosociaux, sont plus que jamais à l'ordre du jour.

Or, un changement de ligne de production, l'évolution d'un système informatique ou le réaménagement d'un atelier peuvent avoir un impact sur la santé des salariés, en changeant les postures de travail, l'organisation, les déplacements…

Se pencher sur les conditions de travail avant de faire des choix définitifs d'investissement permet de prévenir ces éventuels impacts.

Car :

  • en travaillant sur la base de plans, de maquettes ou de tests à "grandeur nature", les salariés peuvent détecter les contraintes que pourraient générer le nouvel équipement
  • anticiper les flux de personnes et marchandises, les postures de travail, les changements d'organisation… liés au nouvel équipement permet de réajuster le projet et de transmettre les bonnes demandes au fournisseur
  • impliquer les salariés dans le choix des équipements ou de l'aménagement des espaces de travail, peut permettre d'introduire des améliorations bénéfiques tant pour la performance que pour le confort de travail.

Résultat : les modifications nécessaires peuvent être réalisées avant qu'il ne soit trop tard, et la santé des salariés est préservée.

Oublier les conditions de travail : un risque pour l'investissement

Désorganisation et perte de performance

La recherche d'une meilleure performance est la principale motivation qui poussent une entreprise à opérer des changements de matériels, de technologie ou de locaux.

Mais la mise en place de ces nouveaux équipements peut conduire à des effets inverses s'ils ne sont pas suffisamment adaptés à l'activité des salariés. Par exemple :

  • augmentation des informations à traiter, perte de temps
  • saturation de l’espace
  • coopération entre les équipes bouleversées par les changements de locaux
  • perte de repères liés à l'utilisation d'une nouvelle machine ou d'un nouveau ystème informatique (alors que les salariés allaient très vite sur l'ancien matériel)…

Résultat : désorganisation possible de l'activité, baisse des rythmes de production et perte de qualité, qui finalement affectent l'efficacité de l'entreprise.

Perte financière

L'innovation et l'investissement représentent toujours un risque financier pour l'entreprise. Dans ces moments, on craint souvent que la prise en compte des conditions de travail ne soit une source de dépenses supplémentaires…

Mais ne pas prendre en compte les conditions de travail peut aussi devenir coûteux. Par exemple :

  • nécessité de faire des modifications ou de faire intervenir une 2ème fois le fournisseur pour régler après-coup des défauts de conception
  • coût des dysfonctionnements générés par un nouvel outil ou des nouveaux locaux
  • sous-utilisation de l'équipement s'il n'est pas totalement adapté à l'activité
  • coûts des arrêts maladie ou des maladies professionnelles dans le cas où l'équipement génère des problèmes de santé au travail…

Résultat : des coûts finalement plus importants que si l'on avait intégré les bons paramètres dès l'origine du projet, en s'appuyant sur l'avis de salariés amenés à utiliser l'investissement.

Perte de compétences

La mise en place d’une nouvelle salle de commandes, l'acquisition d'un nouvel outil ou la modification d'une ligne de production sont bien souvent l’occasion d’une redéfinition des tâches.

Mais par la même occasion, le changement de matériel ou de procédé peut remettre en cause la technicité acquise par les salariés. Par exemple :

  • avec le temps, les opérateurs ont développé des savoir-faire bien précis qu'ils ne peuvent plus les utiliser sur les nouvelles machines, ils risquent de "repartir à zéro"
  • disparition de certaines activités ou de certains métiers
  • difficulté des salariés à utiliser efficacement les nouveaux outils faute de temps de formation ou d'apprentissage suffisant

Résultat : une perte de compétences préjudiciable pour l'entreprise et une mise en échec potentielle du projet, si l'on ne pas repère pas les savoir-faire acquis par les salariés en amont de l'investissement et si l'on n'envisage pas la façon de les appliquer aux nouveaux équipements.

Impact sur la santé des salariés

La mise en place d'un procédé innovant ou l’automatisation de certaines tâches permettent souvent de réduire la pénibilité physique ou la charge de travail des salariés.

Mais ils peuvent aussi nuire aux conditions de travail, car les choix techniques et technologiques ne sont pas neutres et impactent directement les salariés, notamment leur santé. Par exemple :

  • modifications des postures de travail, des gestes à effectuer, des déplacements dans l'entreprise
  • augmentation des rythmes de travail
  • transfert des difficultés physiques vers une pénibilité psychique, augmentation des temps de vigilance et des opérations de contrôles
  • modification également les flux de matières premières et de produits finis, avec des risques d’entrecroisement, de saturation de l'espace…

Résultat : une possible augmentation des problèmes de santé chez les salariés (maladies professionnelles, maux de dos, troubles musculo-squelettiques, stress…) et un risque d'absentéisme.

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